Les cinq QUESTIONS posées aux candidat(e)s à la mairie de Montréal
- Question 1 : Si vous êtes élu(e) à la mairie de Montréal, vous engagez-vous à demander à Québec de donner à la Commission Charbonneau le mandat particulier d'enquêter sur les contrats publics en informatique ?
- Question 2 : Si vous remportez l'élection, quelle sera votre stratégie pour promouvoir l'appropriation par la Ville de Montréal et par les Montréalais(e)s des logiciels libres qui nous appartiennent à tous en partage ?
- Question 3 : Vous engagez-vous à promouvoir le niveau de transparence proposé par les Directives sur l'ouverture des données des marchés publics pour tous les marchés conclus par la Ville de Montréal au nom des Montréalais(e)s ?
- Question 4 : Vous engagez-vous à promouvoir l'excellence éthique et technique dans la diffusion numérique de la culture et du patrimoine des Montréalais(e)s ?
- Question 5 : Vous engagez-vous à signer le Pacte du logiciel libre de FACIL avant la fin des élections municipales québécoises ?
Les RÉPONSES des candidat(e)s à la mairie de Montréal
BERGERON, Richard
Projet Montréal - Équipe Bergeron
Question 1 : Nous sommes loin d’être contre l’idée de demander à Québec de donner à la Commission Charbonneau le mandat particulier d'enquêter sur les contrats publics en informatique. Toutefois, avant de s’engager à procéder de la sorte, nous désirons épuiser les solutions et les moyens de vérifications présentement à notre disposition. La Commission Charbonneau a déjà eu un impact sur l’octroie des contrats en informatique. Toutes les dispositions mises de l’avant suite aux révélations à la commission sur les contrats de construction sont appliquées à l’ensemble des contrats incluant les contrats en informatique. De nouveaux outils de contrôle sont donc en place. D’autant plus l’appareil municipal dispose désormais d’une commission d’examen des contrats à laquelle plusieurs contrats d’informatique ont été référés et qui fait un excellent travail de révision des appels d’offres qui suscitent un questionnement. Si après l’épuisement de ces solutions, il s’avère qu’il y ait un problème généralisé au niveau des contrats d’informatique municipaux, nous nous engagerons à demander un mandat particulier à la Commission Charbonneau.
Question 2 : Nous avons un engagement de taille dans notre programme envers les logiciels libres, nous désirons rien de moins que de faire de Montréal la capitale nord-américaine du logiciel libre. La permanence de Projet Montréal expérimente déjà avec les logiciels libres et à la Ville nos élus se sont constamment portés durant les quatre dernières années à leur défense. Nous avons fais de nombreuses interventions au Conseil municipal pour promouvoir les logiciels libres et s’assurer de leur inclusion dans les appels d’offres. Encore récemment, nous avons introduit une motion pour que le comité exécutif annule un appel d’offres pour une entente cadre construite de façon à favoriser l’achat de produits Microsoft. Notre motion, qui fut adoptée, a exigé du comité exécutif et de ces services que les cahiers de charges des appels d’offres concernant l’achat ou le renouvellement de licences informatiques se conforment à la jurisprudence québécoise concernant l’acquisition de logiciels, bref qu’ils soient conçu de façon à inclure les logiciels libres dans le processus. Notre administration poursuivra dans cette optique pour promouvoir les logiciels libres tout en respectant la jurisprudence et que les appels d’offres soient ouverts systématiquement aux logiciels libres.
Question 3 : Absolument puisque la transparence est un des éléments fondateurs de Projet Montréal. Cet engagement poursuit la même lignée que les procédures que nous avons introduites dans Rosemont—La-Petite-Patrie et le Plateau-Mont-Royal comme, par exemple, publier en ligne les sommaires décisionnels avant les conseils d’arrondissement où les contrats sont votés pour permettre à la population de s’informer et de questionner les élus sur leur adoption.
Question 4 : Absolument puisque nous prônons la libéralisation et la diffusion de l’information sous toutes ces formes. L’exemple cité est d’ailleurs d’une grande importance pour le chef de notre formation et plusieurs de nos membres qui sont des fans du site des Archives de Montréal.
Question 5 : Nous allons continuer de promouvoir et de défendre les droits d’inclusion des logiciels libres aux appels d’offres, nous en avons fait un de nos cheval de bataille et nous poursuivrons dans cette lignée. Toutefois, votre pacte privilégie de façon prioritaire ou exclusive les logiciels libres, ce qui s’avère extrêmement contraignant. De la même façon que dans le passé les logiciels libres étaient mis à l’écart, ce pacte créerait une situation similaire avec les logiciels non libres. Nous désirons promouvoir et défendre les logiciels libres, nous voulons qu’ils soient une solution privilégiée au point de faire de Montréal la capitale nord-américaine du logiciel libre, c’est un des engagements que vous trouverez dans notre programme. Toutefois, chaque situation a une solution optimale appropriée, nous ne désirons donc pas exclure les solutions logicielles non libres s’il y a possibilité de trouver une meilleure solution dans cette catégorie de logiciels. Nous continuerons donc de supporter et promouvoir le logiciel libre mais nous ne fermerons pas la porte à la possibilité d’utiliser une solution logicielle avec une licence malgré notre parti pris pour les logiciels libre et notre désir de voir cette solution logicielle s’imposer dans l’appareil municipal.
BLAIS, Claude
Indépendant
(aucune réponse reçue)
BRÛLÉ, Michel
Intégrité Montréal
(aucune réponse reçue)
CODERRE, Denis
Équipe Denis Coderre pour Montréal
Question 1 : Je me suis engagé depuis le début de la campagne à favoriser la transparence. Je me suis également engagé à faire en sorte que Montréal cesse de devoir demander permission de Québec et Ottawa qui enferment notre Métropole. Cela implique de sortir du réflexe pavlovien qui consiste à se tourner systématiquement vers Québec pour régler nos problèmes. Concernant les contrats publics en informatique, votre suggestion va dans la bonne direction mais c'est au Gouvernement de prendre ses responsabilités alors que la numérisation de nos activités conduit, partout au Canada, à des inquiétudes concernant les atteintes à la vie privée. J'ajoute également que nous avons du retard sur la question des logiciels par rapport aux pays européens, notamment la Belgique et la France, et que c'est un thème que le pays devra aborder un jour. Pour ma part, j'y vois une plus grande liberté, parce que les utilisateurs sont libres;une plus grande égalité, parcenous disposerons tous des mêmes libertés; un meilleur moyen de favoriser la coopération de chacun dans la communauté. Bref, un outil pour faire de Montréal une ville intelligente.
Question 2 : Les brevets ne sont pas adaptés à l’économie du logiciel. En revanche, le droit à l’interopérabilité existe en Europe. En la matière ce sont les États qui peuvent, et doivent, la protéger explicitement dans la loi. Il est important d'empêcher les abus de position dominante liés au secret des formats de données et des protocoles d’échange d’informations Les systèmes d’information publics doivent être flexibles. Pour s’améliorer, ils doivent progresser vers l’interopérabilité en s'appuyant sur la mutualisation de briques réutilisables.
Cependant, les services publics pourraient se doter d’une Charte des systèmes d’information exprimant la stratégie suivie, la soumettant à discussion et servant de point de référence pour la définition et la conduite des projets. Maire, je défendrai droits des auteurs et des utilisateurs de logiciels libres, notamment en suggérant de modifier toute disposition légale fragilisant ces droits. Attention tout de même: un logiciel libre, c'est quelque chose qui est diffusé sous une des licences libres. Cela ne garantit en rien la qualité du contenu de la boîte. C'est pourquoi, on devrait réfléchir à se doter d'un organisme qui recenserait les ressources. Il y a des centaines de milliers de logiciels libres dans le monde, mais lesquels sont intéressants? Comment le savoir? Cette agence devrait consolider de meilleurs pratiques, faire en sorte de faire trouver plusieurs façons de contribuer les logiciels les plus utilisés.
Question 3 : Je le répète encore une fois: mon administration sera synonyme de transparence. Mais j'aimerai à mon tour soulevé un point que l'on pourrait appeler la «dictature de la transparence» qui, dans certains cas, peut aboutir à la paralysie de l'action publique. Cette transparence doit permettre de rendre des comptes à des citoyens qui doivent connaître, s’ils le souhaitent, les investissements réalisés en matière de parole publique. Toutefois, la transparence ne doit pas menotter les activités de toute autorité publique. Bien entendu, elle permet de relever les crimes commis par les institutions publiques et ce en temps réel à l’opinion. Mais à cause de la nouvelle réalité des médias sociaux, toutes sortes de discours délirants peuvent se déguiser en énoncés rationnels ayant des conséquences ravageuses pour notre démocratie. A cet égard, pour rétablir l’équilibre entre la nécessité du secret, sans quoi aucun État de droit ne saurait exister, et la nécessité d’une certaine rigueur de l’information, il faudra bien trouver une réponse aux positions infantiles des nouveaux dictateurs de la transparence.
Question 4 : Notre objectif est de faire en sorte que Montréal obtienne la reconnaissance et le rayonnement qui lui reviennent en tant que carrefour mondial de création, d’innovation et de diffusion artistique et culturelle. Ses artistes établis, tout comme ceux de la relève, ses entreprises et ses productions culturelles, qui traversent les frontières, contribuent à mettre la métropole en tête d’affiche quant à la qualité et au savoir-faire, ce qui constitue une formidable force d’attraction. Je souhaite a portée de ce rayonnement au-delà des frontières.
Pour autant, il est vrai numérisation est un moyen de conservation des livres et permet d'éviter aux documents les plus fragiles les dégradations. Cependant, si la diffusion sur les réseaux des ouvres et documents numérisés constitue un formidable moyen d'accès à la culture et au savoir, elle ne remplace pas la fréquentation des ouvres réelles et doit au contraire être conçue pour y inciter. Par ailleurs, il faut concevoir ce moyen de diffusion comme un une démocratisation de l'accès aux œuvres. Permettre à nos concitoyens de visualiser sur un écran d'ordinateur des images numérisées de tableaux ou de sculptures, de regarder des films, d'écouter de la musique, est instrument d'éducation aux arts en s’affranchissant distances physique set d'adapter chaque contenu aux différents publics.
Donc, la diffusion numérique du patrimoine peut contribuer au rayonnement de Montréal. C’est en quelque sorte un outil de la diplomatie culturelle sur lequel notre Métropole doit s’appuyer. Nous devrions suivre, à cet égard, l’exemple des institutions américaines qui ont choisi de mettre en ligne des corpus très importants. Nous disposons, d'un patrimoine culturel riche qui ne demande qu’à être diffusé, notamment dans le cadre du 375eme anniversaire Montréal.
Cela étant, je ne vous apprends rien en disant que la diffusion numérique est un processus complexe, qui ne se réduit pas à coder sous forme digitale une œuvre. Accéder dans de bonnes conditions à un contenu numérisé suppose un lourd travail et des investissements: indexations, numérisation, 'hébergement et maintenance des sites, mises en place d'outils de recherche, la mise en perspective et la présentation des contenus proposés... En résumé, bien évidemment oui à une diffusion culturelle numérique de qualité, mais pas sans penser aux moyens de créer les conditions juridiques plus favorables à la diffusion de contenus numérisés et choix, ou non de mettre en ligne gratuitement (si oui selon quelles modalités?).
Question 5 : Le sujet est suffisamment complexe et important pour que l’on prenne le temps de la réflexion et de l’étude. Je ne suis pas un spécialiste de la question et je n’entends pas faire de l’électoralisme ni m’engager dans une voie sans en mesurer tous les impacts financiers. Gouverner c’est choisir, c’est-à-dire faire des choix pour le bien être du plus grand nombre. Cela veut dire aussi, mettre de côtés d’autres projets de valeurs. Malgré un a priori favorable, je préfère prendre le temps de la consultation. Il n’y a qu’un pacte qui compte : celui que j’ai passé avec les Montréalais pour restaurer la Ville dans la plénitude de sa grandeur…en toute transparence.
CÔTÉ, Marcel
Coalition Montréal
(aucune réponse reçue)
HAMIDA, Louai
Indépendant
(aucune réponse reçue)
JOLY, Mélanie
Vrai changement pour Montréal - Groupe Mélanie Joly
(aucune réponse reçue)
MATONDOT, Paunel Paterne
Indépendant
(aucune réponse reçue)
SAURIOL, Clément
Indépendant
Question 1 : Je peux bien m’engager à ‘’demander’’ à Québec de donner à la Commission Charbonneau, un mandat de plus, pour examiner les pratiques en matière d’achats. Que ce soit dans le domaine de l’informatique, du matériel de bureau ou des contrats d’entretiens.
Dans un article précédent publié sur les sites Internet que j’opère, j’ai tenté d’attirer l’attention sur la haute probabilité qu’il y ait de la collusion, des dérapages plus ou moins criminels, des gonflements de factures, ailleurs que dans la Construction.
Il est bien certain que si les malfrats ont investit le domaine de la Construction, il y a fort à parier qu’ils sont partout. C’est tellement évident qu’on s’étonne qu’il y ait peu de débat sur ce sujet.
Certes il faut que la Commission Charbonneau s’empare de ces aspects de la gestion de Montréal, et tant qu’à faire des autres administrations suspectes au Québec. Je ferais volontiers cette recommandation, mais je ferais encore bien plus. Je forcerais l’administration de Montréal à rendre des comptes au Vérificateur Général de la ville, dont j’élargirais le mandat. Je voudrais aussi que ce soit la ville de Montréal elle-même, aidée d’agences au-dessus de tous soupçons, qui fasse ces enquêtes.
C’est bien beau la Commission Charbonneau, mais son mandat ne prendra fin que dans 18 mois, et son rapport ne sortira que dans deux ou trois ans. Le temps pour les malfrats de se déguiser en courant d’air. À votre question la réponse est oui, mais je ferais bien plus encore.
À votre question la réponse es oui, je ferais bien plus encore.
Question 2 : Pour ce qui est des questions pointues, on peut dire que vous vous posez là. Vous pensez bien que comme c’est le mandat de votre agence, je comprends que vous connaissiez tous les experts qui se prononcent sur ce sujet si complexe. Vous citez des agences et des personnalités sans doute très compétentes, mais je vous avoue que je ne connais ni l’une ni l’autre. Par contre je connais un peu ces logiciels libres. Ils sont assez faciles d’utilisation, et souvent plus ‘’friendly user’’ que les classiques. J’en ai essayé quelques-uns moi-même, et je remarquais qu’ils sont souvent difficiles à opérer, à cause de la prépondérance des logiciels commerciaux avec lesquels ils entrent en conflit.
C’est un problème délicat. Je pense que ce que je pourrais faire de mieux, serait de vous inviter vous et votre agence, qui défendez les logiciels libres, à venir faire des séances d’information à la ville, et de nous éclairer de vos lumières sur cette question. Vous avez raison, l’informatique ça coûte très cher, et 100 millions de dollars en panoplies informatiques annuellement ce n’est pas cher, c’est monstrueux! Il y a un sérieux coup de barre à donner dans cette pagaille, et je pourrais m’appuyer sur vous et vos semblables pour m’éclairer. Puis-je compter sur votre support?
Question 3 : Oui!
Question 4 : Bien sur que oui! Comment peut-on être contre la vertu?
Question 5 : Vous me faite parvenir, ce Pacte, je le lis et vous en reparle. Les élections sont le 3 novembre comme vous le savez. Faites vite! [Note de FACIL : une copie du Pacte lui a été envoyée suite à sa demande.]
SONOKPON, Kofi
Indépendant
(aucune réponse reçue)
TULASNE, Patricia
Indépendante
(aucune réponse reçue)
YOUNG, Joseph
Indépendant
(aucune réponse reçue)
- Le document que FACIL a envoyé aux candidat(e)s : au format ODT et au format PDF
- Le communiqué envoyé aux médias pour annoncer l'opération
- Plus d'information sur la campagne Pacte du logiciel libre 2013