Association Professionnelle des Entreprises en Logiciels Libres
Québec, le 24 novembre 2010,
Communiqué de presse - 20102411-01
Pour diffusion immédiate
L'APELL
dénonce la mise en place de processus par l'administration québécoise
visant à contourner les décisions de justice du printemps dernier qui
obligeaient l'administration à prendre en compte les solutions en
logiciels libres pour les appels d'offres dans le domaine des
technologies de l'information. Début novembre, le Centre des Services
Partagés du Québec publiait un appel d'offres numéro 999103730 «
MIGRATION DES POSTES DE TRAVAIL ET INFRASTRUCTURES
TECHNOLOGIQUES DU
CSPQ, DU MSG ET DE SERVICES QUÉBEC ». Ce marché, évalué à plusieurs
dizaines de millions de dollars, qui concerne plus de 4000 postes de
travail ainsi que plusieurs centaines de serveurs, impose l'utilisation
de technologies Microsoft. Le délai de la réponse est fixé au 26
novembre 2010.
L'APELL
s'interroge sur la légalité de cet appel d'offres puisqu'il attribue,
de facto, un marché à des multinationales du logiciel propriétaire, sans
mise en concurrence, sans comparaison avec les solutions en logiciels
libres et ce, malgré le jugement sévère du mois de juin dans l'affaire
Savoir-faire Linux/Régie des rentes du Québec qui imposait l'ouverture
des marchés publics aux solutions en logiciels libres.
En
fusionnant les infrastructures de plusieurs organismes gouvernementaux
autour d'une seule plateforme technologique basée sur des logiciels
privatifs, cet appel d'offres entérine pour de longues années, la main
mise d'un petit groupe de multinationales sur les systèmes
d'informations du Québec et ce, sans comparaison et sans mise en
concurrence. L'APELL considère que ce type de pratique n'est pas
conforme à la loi, n'est pas dans l'intérêt du Québec, nuit à
l'efficacité des services offerts à la population, ne rencontre pas les
valeurs d'équité et de liberté de la société québécoise, nuit à
l'indépendance technologique du Québec et à l'innovation, ne favorise
pas un développement économique durable, renforce les inégalités d'accès
des Québécois aux richesses de l'ère du numérique.
l'APELL
rappelle que des solutions en logiciels libres, ont amplement démontré à
travers le monde qu'elles rencontraient parfaitement les besoins
technologiques d'organismes tels que le Ministère des Services
Gouvernementaux, Services Québec ou le Centre des Services Partagés,
tout en étant bien plus économiques. L'APELL rappelle également que la
politique actuelle de l'administration québécoise n'a amené que des
échecs – voir récemment le Dossier de Santé Québec - et des milliards de
dollars de dépenses en pure perte.
En
conséquence, l'APELL lance un appel public à Mme Courchesne, Présidente
du Conseil du Trésor, Ministre de l'Administration Gouvernementale et
lui demande l'annulation immédiate de l'appel d'offre ainsi que la mise
en place sans délai d'une véritable politique d'utilisation des
logiciels libres au sein des administrations québécoises. À quelques
jours de l'ouverture du Salon du Logiciel Libre de Québec qui se
déroulera le 6 et 7 décembre et qui connait cette année un nombre de
préinscriptions record, l'APELL lance un appel solennel aux responsables
politiques québécois afin qu'ils prennent leurs responsabilités face à
une question cruciale pour le développement économique et la prospérité
du Québec.
Pour l'APELL, Roger Laberge, Délégué secteur public.
À propos de l'APELL
L'Association
Professionnelle en Logiciels Libres, OSBL à but non lucratif, regroupe
les entreprises spécialisées en logiciels libres du Québec. L'APELL
favorise la création et le développement des entreprises spécialisées
dans le logiciel libre au Québec. Elle participe à la reconnaissance de
ses membres sur les marchés intérieurs et extérieurs et s'assure de la
promotion et de la défense de leurs intérêts au niveau provincial,
national et international.
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